Crédit photos: Mamans Pieuvres
Après 37 semaines d’amour inconditionnel dans ma bedaine vint enfin le jour de vous rencontrer, ta sœur et toi.
Comme tu le sais, ta sœur est arrivée en premier. Dès que le médecin l’a déposée sur mon ventre, j’ai été envahie par une vague d’amour. Je l’ai tellement aimée que ça me faisait mal. Plus rien autour n’existait… même pas toi, qui attendait patiemment de sortir aussi de la cage qu’était mon ventre. Je l’ai aimée au point d’en pleurer.
Elle était si belle, si fragile. Mon premier bébé, que j’avais construit de ma chair. J’aurais voulu arrêter le temps, la garder sur moi pour toujours, apprendre à la connaître par cœur. Après quelques secondes qui passèrent trop vite, on me l'a prise. On me l'a prise pour que je te fasse sortir, toi.
Ça m’a fait mal par en-dedans. Je ne voulais pas la laisser partir, je voulais la garder pour moi. Toi, je ne te connaissais pas encore…Elle, je l’aimais déjà de tout mon être. Je te l’ai déjà dit, à ce moment, pour moi, plus rien n’avait d’importance.
Je l’ai regardée s’éloigner et pendant un instant, je t’en ai voulue. On me séparait d’elle pour toi… J’ai vu les infirmières lui donner de l’oxygène, lui donner des soins. J’étais inquiète, je voulais comprendre… Je savais que c’était des soins d’usage pour un nouveau-né, mais une petite voix plus forte que tout dans ma tête me disait qu’elle n’allait pas bien.
Les infirmières me disaient qu’elle allait bien, que c’était normal… Mais une voix dans ma tête me disait que c’était forcément faux… qu’elles ne me diraient pas si ta sœur n’allait pas bien, parce que tout ce qu’elles voulaient, c’était que je te fasse sortir, toi.
Huit minutes plus tard, ce qui me parut une éternité, tu étais sur mon ventre. Je t’ai aimée. Mais pas à en pleurer, ni à en avoir mal de tout mon être. On t’a mise dans mes bras, je t’ai regardée. Je t’ai trouvée belle, comme ta sœur. Mais je n’ai pas été submergée par la même vague d’amour que huit minutes plus tôt.
J’étais si inquiète pour ta sœur, que je n’ai pas su t’aimer autant.
Je suis désolée mon bébé. J’aurais voulu t’aimer plus fort dès les premières secondes. J’aurais voulu t’aimer à en pleurer, à en avoir mal de tout mon être.
Après quelques jours et des heures de peau à peau, j’ai appris à t’aimer. J’aime la façon dont tu te blottis dans mes bras. J’aime la façon dont tu vis tout en grand, tes joies comme tes colères. J’aime la façon dont tu tiens la main de ta sœur ou quand tu t’endors au creux de mes bras.
Je t’aime mon bébé. Je t’aime tellement fort maintenant. Je t’aime assez pour savoir que je donnerais ma vie pour toi. Je t’aime à en vibrer, à en pleurer et à en avoir mal.
Je t’aime.
Anonyme
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