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Deux ans


Crédit photos: Le chic designs



C'était était mon texte il y a deux ans. « De mes jumeaux, il me reste deux ours en peluche »


Deux ans…

Je l’aime mon texte. Je l’ai écrit trois jours après la perte de mes jumeaux identiques Morgan et Joël en décembre 2019. J’y raconte le récit de mon accouchement prématuré suite à la perte de mes eaux à 22 semaines de grossesse. Et le décès de mes deux garçons.


Quand je suis revenue à la maison, j’avais tellement cherché des témoignages de mères qui avaient vécu quelque chose de similaire. Je voulais lire des histoires de bébés anges et de mamans anges. Je voulais juste que quelqu’un me comprenne.


Deux ans… et c’est encore tellement là. Comme une vague, ça vient et ça part. Ça me serre à la gorge, ça me noue l’estomac, ça me donne le vertige.


Deux ans que je suis devenue « la fille à qui s’est arrivée ».


Deux ans que ces phrases, je les subis. « Il n'y a rien qui arrive pour rien», « Dieu avait un plan pour toi », et ma préférée « mon amie, elle a des jumeaux et ouff! C’est vraiment pas facile ».


Deux ans à ressentir que “le monde” veulent que tu en reviennes et surtout que tu arrêtes d’en parler.


Deux ans que je ne sais pas à quoi répondre à: « c’est votre premier? » quand les gens rencontrent notre bébé arc-en-ciel. Deux ans avec la peur viscérale dans le bas du ventre que quelque chose lui arrive. Qu’on me le prenne. Encore.


Je rêve d’un monde où l’écoute serait mise à l'avant-plan. Où personne ne sentirait le besoin de remplir la conversation avec des phrases vides de sens dans le but de te faire mieux aller, quand clairement, il n'y a rien qui va te faire mieux aller. La seule chose dont t’as besoin c’est de raconter ton histoire, c’est de parler de tes bébés encore et encore.


Je rêve d’un monde où dire leur nom et mentionner leur passage dans ma vie ne créerait pas un séisme de magnitude 9.

Je rêve d’un monde où ça serait correcte de répondre “non, c'est mon troisième, je suis maman ange aussi” sans avoir peur de créer tout un émoi.


Je rêve d’un monde où les personnes qui étaient présentes pour célébrer la vie, le seraient tout autant pour honorer leur mort.


Ça, c’est mes rêves pour les mamans et les papas qui ont vécu un deuil périnatal. Et jusqu’à temps que ça arrive, je vous envoie plein d’amour.


Marie-Michelle Jean


Si vous avez vécu un deuil périnatal en lien avec une grossesse multiple: Deuil périnatal | Mamans Pieuvres





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